
Voici enfin mon premier article sur les voyages. J’aime l’histoire et nous aimons avec les enfants visiter les châteaux ou autres lieux magiques.
Grâce à ce spectaculaire château du Moyen-âge (XIIIè siècle), Angers en impose!
Outre son caractère exemplaire du point de vue de l’architecture militaire médiévale, il recèle aussi un trésor de tapisserie : la tenture de l’Apocalypse (XIVè siècle).

Histoire du château:
Jusqu’à ce que Louis IX lui donne sa physionomie définitive, il a connu bien des remaniements. Du temps de l’occupation romaine, il prend la forme d’une ville fortifiée (fin du III siècle). Puis les vikings s’en emparent jusqu’à ce que les comtes d’Anjou s’y établissent et élèvent un donjon.

Du temps de la domination de la dynastie des Plantagenêts, Angers est la capitale continentale d’un empire qui va de l’Ecosse au pays Basque. En 1203, le capétien Philippe Auguste fait revenir l’Anjou dans le giron Français. Son petit-fils Louis IX entreprend vers 1230 la fortification d’Angers afin de se protéger du duché de Bretagne. Les fondations de l’ancien oppidum gallo-romain sont reprises pour bâtir une forteresse de 25 000 mètres carrés, flanquée de 17 tours rondes de 18m de diamètre.
Au temps des guerres de religion, Henri III s’en sert de prison pour protestants. Il a surtout le projet de raser la citadelle de peur qu’elle ne tombe entre les mains de ses ennemis. Le gouverneur chargé de mettre ce plan en oeuvre n’est pas d’accord. Seules les tours sont décapitées. Le château continuer à servir de détention. Louis XIV y a retenu Fouquet (1661).
On y accède toujours par son pont-levis et par l’une ou l’autre de ses remarquables portes — la Porte des Champs qui n’a subi aucune modification depuis le XIIIe siècle ou la Porte de la ville — qui présentent toutes deux un système de défense à double herse.
La Tapisserie :
Commandée vers 1375 par le duc Louis Ier d’Anjou, la Tapisserie de l’Apocalypse est un chef d’œuvre de l’art médiéval, unique au monde. Sur ses 140 mètres d’origine, 100 sont parvenus jusqu’à nous. Elle est le plus important ensemble de tapisseries médiévales subsistant au monde. Constituée de six pièces mesurant environ 4.50 mètres de haut composées chacune d’un grand personnage introductif et de quatorze scènes, elle couvrait à l’origine une surface totale de 850 m².

Collectionneur de tapisseries, Louis Ier d’Anjou fait partie d’une famille de princes lettrés et commanditaires d’œuvres d’art. C’est à Jean de Bruges, peintre de son frère le roi de France Charles V, que Louis Ier demande de concevoir le dessin et les cartons préparatoires de cette œuvre illustrant l’Apocalypse de saint Jean. Il s’appuie pour ce faire sur des bibles enluminées du XIIIème siècle conservées dans la librairie de Charles V. À la fois enlumineur et fresquiste, Jean de Bruges a quant à lui l’habitude des grands formats tout autant que du traitement des détails. La tenture de l’Apocalypse est ainsi révélatrice de l’art pictural de la fin du Moyen Âge, entre héritage de l’iconographie des siècles passés et réalisme de plus en plus prononcé dans le traitement des architectures et l’approche de la tridimensionnalité.
Le tissage de la tapisserie est confié aux ateliers parisiens de Nicolas Bataille. La technique employée est celle dite de la tapisserie de lice qui passe par l’emploi de grands métiers sur lesquels sont montés des fils de laine non teintés. Sur cette base et par différentes techniques de points, le licier tisse les fonds et les motifs à l’aide de fils de laine colorés. L’Apocalypse d’Angers est une tapisserie dite « sans envers », ce qui signifie que tous les arrêts sont cachés à l’intérieur même du travail, donnant ainsi un résultat parfait des deux côtés.
